Tv France :
portrait de l’artiste sculpteur
TV France publie un portrait du Sculpteur Pétrus dans son magazine du 18 avril au 2 mai 2008.
Dans la retranscription de cette interview très éloignée de la « langue de bois », quelques petites erreurs se sont glissées :
- Le Sculpteur Pétrus n’a pas débuté son parcours artistique à Vallauris mais en Normandie, à Flers de l’Orne : en 1958, il créait la médaille en plomb d’Annie Gauffreteau.
- Autodidacte, le Sculpteur Pétrus n’a jamais suivi les cours des Beaux-Arts de Monaco, ni d’ailleurs aucune autre académie des Beaux-Arts. Ses seuls professeurs ont été sa passion et ses modèles.
Merci à Nathalie Jullien pour cet article :
» PETRUS
LE SCULPTEUR FETE SES ANS DE PASSION
Il a commencé à Vallauris il y a 50 ans. Autodidacte, atypique, le Sculpteur Pétrus, reconnu internationalement, est avant tout un être passionné.
Son crédo, la taille directe. Nul besoin de croquis ou de maquette, Pétrus s’attaque au bloc de pierre directement à partir d’un modèle vivant. Comme lui, ses sculptures sont en mouvement, comme si l’Artiste avait réussi à arrêter le temps, le temps d’une pose. On comprend pourquoi il déconseille vivement de travailler d’après photos, car une photo ne révèlera jamais la complexité d’un être humain. Ce qui donne l’émotion lorsque l’on regarde une sculpture, c’est aussi l’étincelle de vie qui s’en dégage. Après douze années passées à Paris, il a ouvert un atelier à Nice : 3, rue Niepce.
RENCONTRE
N.J : Pourquoi la taille directe ?
PETRUS : Je ne sais pas faire autrement. Je travaille avec mon modèle pour trouver un angle d’étude, un mouvement. A partir de là, je commence à tailler mon bloc. Je fais quelques dessins parce que j’aime ça, mais ils ne me servent jamais comme point de départ à une sculpture.
N.J : Travaillez-vous toujours avec des modèles ?
PETRUS : Vous n’arriverez jamais à saisir la complexité des expressions si vous sculptez à partir de photos. Les jeunes qui commencent à travailler comme ça se plantent complètement. Certes, ils réussiront peut-être à faire une sculpture qui ressemble à la photo, mais en aucun cas à la personne elle-même.
N.J : Quelle matière utilisez-vous ?
PETRUS : Essentiellement la pierre, quelle qu’elle soit. Mais je travaille aussi la terre ou le plâtre lorsque je dois réaliser des bronzes.
N.J : Comment vous qualifiez-vous : êtes vous un sculpteur académique ou contemporain ?
PETRUS : Contemporain, ça veut rien dire. A partir du moment où vous avez des bases académiques, la rigueur, vous pouvez tout faire ! Mais sans les bases, pas de salut.
N.J : Qu’est-ce qui vous inspire ?
PETRUS : La femme est ma principale source d’inspiration. Travailler le nu est quelque chose de passionnant. Mais je peux aussi bien être inspiré par la littérature ou la mythologie.
N.J : Pourquoi avoir choisi d’installer votre atelier à Nice ?
PETRUS : A mon âge, j’ai besoin de retrouver le soleil. Et puis, j’ai fait mes armes dans la région, les Beaux-Arts à Monaco et ensuite mon installation à Vallauris. Cette ville n’est plus ce qu’elle représentait au niveau artistique il y a 20 ans. J’avais le choix entre Cannes et Nice. J’ai choisi Nice, car au niveau artistique ça bouge un peu plus.
N.J : Cela fait 20 ans maintenant que vous avez créé votre propre école de sculpture, pourquoi l’enseignement ?
PETRUS : D’une part, parce que c’est merveilleux de découvrir des talents et surtout de transmettre. Je leur donne les bases académiques, à eux de se construire ensuite. Aujourd’hui, je déplore qu’il n’y ait plus d’enseignement de la sculpture. C’est un art qui est complètement délaissé, d’ailleurs la sculpture sur pierre n’est même pas enseignée aux Beaux-Arts ! Je me bats aujourd’hui pour faire vivre cet art et surtout pour que les jeunes formés trouvent du travail. C’est à l’Etat de s’engager dans ce combat, car toutes les sculptures qui ornent les villes sont des commandes de l’Etat. Imaginez Paris sans ses sculptures, ce ne serait plus Paris.
N.J : Justement, que pensez-vous de la nouvelle Place Massena à Nice ?
PETRUS : Magnifique, à part ces gigantesques « reposoirs à pigeons ». Au début, je pensais même qu’ils étaient provisoires et n’étaient destinés qu’à l’inauguration du Tramway, c’est vous dire….
PETRUS REALISERA UNE EXPOSITON EN JUILLET POUR FÊTER SES 50 ANS DE PASSION. «
Devanture de l’atelier du 3 rue Niepce, un soir.