Emergence du corps nu au gré de l’inspiration de l’artiste mais aussi des contraintes imposées par la pierre (taille et volume)…

De la pierre jaillit le corps de cette femme. Est-elle marquée par le sentiment de plénitude que veut lui insuffler l’artiste ou bien est-ce elle qui le lui inspire ? Il y a une fusion entre le sculpteur et sa pierre lors de ces instants fugaces de création. Un jeu de domination aussi, inhérent au risque engendré par la taille directe.

A tout moment, en cas d’imperfection de la pierre ou de coups maladroits du sculpteur, la sculpture peut casser et briser en une seconde cette vision de pureté. Alors il faut connaître, comprendre, sentir cette pierre.

Et la difficulté est d’autant plus élevée que l’exigence de l’artiste le pousse à refuser toute forme d’abstraction : il veut que de la pierre naisse un corps proportionné et harmonieux

Sur ces photos, vous pouvez voir les marques laissées par la gradine, le bras à peine dessiné…L’essentiel est déjà là, l’idée du corps et de sa forme aussi, mais la finition à venir va s’avérer une étape ardue mais primordiale dans l’achèvement de la sculpture.

C’est une étape tout aussi risquée que la précédente, puisqu’avant de poncer la pierre pour supprimer les traces de gradine et lisser la pierre, il faut sculpter et préciser les détails de cette « Plénitude ».

A chaque instant, toutes les parties plus fragiles de l’oeuvre, telles que le bras ou le cou, peuvent casser et anéantir tout le travail effectué au préalable.

Comme vous pouvez le voir sur cette photo, le visage de cette « Plénitude » a été créé. Les seins sont aussi redessinés, l’épaule intérieure est dégagée. La sculpture est désormais proche de son aspect définitif.